C’est la pratique transformative la plus citée par les participants aux groupes auprès desquels j'interviens. Elle devrait être une évidence. Et pourtant elle fait si souvent cruellement défaut.
L’écoute active, c’est la pierre angulaire du vivre et œuvrer ensemble.
En écoute active, je me mets en disponibilité de l’autre, j’arrête de réfléchir en même temps à mon jugement, ma réponse, ma justification. On sort du passif/agressif. Je constate le désaccord au lieu de réagir et je laisse le temps à l’autre de déployer son argumentation (ou l’absence de..).
En écoute active, je propose un espace-temps pour que l’autre me dise non seulement ce qu’il a construit par la pensée, mais aussi son ressenti, ses émotions. Je me tais car je n’ai rien à répondre (encore), mais je suis complètement là et présente par le corps, par les yeux, par mes propres émotions. Je n’acquiesce pas, je ne suis pas forcément d’accord, je pourrais exprimer mon désaccord, mais après. Là, c’est le temps de l’accueil et l’observation de ce que l’autre amène à notre table commune.
En écoute active, j’intègre ce qu’on me partage en prenant en compte le contexte plus global, pas uniquement ma réaction à moi mais la résonance plus globale de ses propos. Je ne cherche pas à identifier l’impact qu’aura ses propos sur moi et ma vie, mais en prenant en compte tout le système. Je ne suis pas moi individu, mais le système tout entier qui écoute, qui entend.
En écoute active, je prends en compte le sens de ce qu’on me dit pour l’intégrer au commun que l’on doit construire ensemble. En intégrant les besoins profonds des uns et des autres on est en mesure de faire émerger quelque chose de nouveau et profondément transformateur.
L’écoute active suppose d’être prêt à revisiter ses propres schémas de pensée, sans renoncer à ses valeurs fondamentales.
L’écoute active suppose d’être prêt à découvrir un autre qu’on ne connaissait pas, qui peut-être me ressemble plus que je ne le croyais.
L’écoute active n’empêche pas le débat, au contraire il le rend plus riche et créateur de valeur.
Entraînons-nous tous à la maison, au travail.
La prochaine fois que vous avez envie de couper la parole à un collègue, à votre conjoint, à votre enfant, attendez. Respirez. Écoutez. Et après seulement, répondez.
Chiche ?