Le week-end dernier je suis partie sur les arêtes du Gerbier avec deux amis qui m’ont intégrée à leur cordée, alors que j’ai bien moins d’expérience et n’ai jamais grimpé avec eux. La confiance m’a été accordée sans défiance a priori - merci à eux. Et leur confiance m’a donnée confiance en moi.
Cela m’a amené à réfléchir à quel point nous sommes poussés à être défiants, avec de multiples clauses « au cas où » – coûteux en coûts de contractualisation d’ailleurs. Notre société normalise des pratiques de « piège », « se faire avoir », sans parler de la judiciarisation des relations.
En séminaire d’équipe il y a quelques années un exercice avait montré que nous n’étions que 2 sur 8 à faire confiance a priori… Comment dans ces conditions enclencher une quelconque coopération ?
Grâce à la confiance qu’on s’accorde, nous pouvons explorer, créer du nouveau, être innovant sans avoir peur de l’échec.
Il ne s’agit pas d’aveuglement et de dire oui à tout et n’importe quoi. Il s’agit d’être authentique, de mesurer et d’anticiper sereinement les risques, de se dire les choses et de se projetter sur le temps long.
Avec la confiance on gagne en coopération, en échange libre de savoirs et d’idées, qui sont les creusets essentiels d’où émergeront les solutions efficaces aux nouveaux défis.
Qu’elle soit très abîmée ou simplement en flottement, la confiance se soigne et s’entretient. Des accords communs clairs et rassurants, ainsi que des espaces et temps de partage et d’écoute pour s’aligner sont un bon début !
Demain j’interviens pour une structure qui ne me connaissait pas et qui me fait confiance sur la base d’un échange très constructif au cours duquel lequel nous étions clairement alignés.
Merci à eux, comme aux copains qui m’ont permis de vivre une expérience fabuleuse, les deux pieds dans le vide, et à deux pieds de chez moi.